Le 27 juillet 1944, sept agents du SD
essaient d'infiltrer à Poinçon-les-Larrey le maquis Tabou où ils
pensaient trouver Casse-Cou, le très combatif chef d'un groupe de
résistants de la Bourgogne du Nord. Ils sont découverts et quatre
d'entre eux après jugement sont exécutés sur place.
En consultant les
dossiers des archives départementales de Dijon, des cotes 29U70 à 79,
on peut se faire une meilleure idée des agents du SD allemand arrêtés
(1)
à Poinçon le 27.07.1944.
Les identités multiples de ces individus de
l'équipe du SD ont rendu difficile la révélation de l'identité
véritable de chacun. Ce sont : Georges Zibell, Hubertine W..., Fernand
L..., Théodore P..., Marcel L..., Charles D... et Albert Durant (fausse
identité).
Les revirements de Fernand
Fernand L né en 1920 dans la région parisienne, est décédé en
décembre 1996 à Épinal.
Ce mécanicien ajusteur aurait été
volontaire en 1941, pour partir travailler en ALLEMAGNE mais, déçu,
serait venu se cacher à la ferme de Turcey pour fuir le STO.
Fernand
L... travaillait au printemps 44 au camp de jeunesse de Blaisy Bas. Dans
l'encadrement du camp, il y avait Jacques le canadien du SD.
Il est
rentré dans le maquis Savranges (Groupe Liberté) à partir du 7 juin
1944 malgré les réticences de mademoiselle CEZAIRGUE et mademoiselle DENIS,
institutrice de Bussy la Pesle.(2)
Quelques jours après son entrée au maquis, il a participé à
l'attaque d'un convoi allemand. On lui avait confié la garde d'un
véhicule en panne, mais il abandonna son poste en prenant en plus, la
mitraillette du chef et son paquetage.
Il aurait été alors arrêté à
Vitteaux, au café des routiers le 12 juillet par une équipe du SD dont
" Jacques ", " Jacqueline " et " Charly "
qui donc le connaissaient et l'auraient menacé de représailles sur sa
famille s'il ne devenait pas le chauffeur du SD à Dijon.
C'est Kayser,
alias Merk, chef du SD de Dijon qui l'a pris sous sa coupe et envoyé
sur Bussy La Pesle à la recherche des deux femmes qui l'ont fait entrer
dans la Résistance. L'équipe qui l'avait embauchée s'est rendue à la
ferme St Georges vers Fain les Montbard, au hameau de Lucenay le Duc où
l'équipe est hébergée avec Jacqueline qui partageait la chambre de
Jacques.
Le 16 juillet, ils ont réquisitionné avec P... deux voitures
au nom de la Résistance en signant des reçus " groupe
Vercingétorix " et " Michel ". La Résistance locale
informée a lancé une alerte dans toute la région.
Le 20 juillet ils
ont pris un véhicule à Venarey les Laumes après la panne d'un
véhicule que leur reprend des russes de l'armée allemande au garage
Lainé des Laumes. Ils cherchèrent alors de la peinture chez Malgras à
Alise Ste Reine pour maquiller les immatriculations dont le signalement
risquait d'être donné.
Ils avaient prévu de se faire héberger comme groupe de Résistants
chez " Gérard " à Etrochey. Ils seraient alors guidés par
un jeune d'origine italienne dont la famille est à Bouix car dès le 10
juillet, " Jacques " avait contacté aux Laumes la famille
italienne dont le frère Alexandre habitait Bouix.
C'est en fait, un gars du Tabou qui les guide, croyant aider la
Résistance car tout est mis au point pour passer pour de vrais
résistants.
A Ste Colombe-sur-Seine, P... est reconnu par une amie qui les a guidés
pour se restaurer.(3)
Après son arrestation à Poinçon, il a prouvé son passage dans la
Résistance, a avoué que le groupe est à la recherche de "
Casse-Cou " et a échappé au peloton d'exécution.. Il sera mis
sous la surveillance de " Casse-Cou " dont il prendra congé
à Coulmier-le-Sec en emportant armes et bagages. |