JEAN-MARIE ACTION un réseau IS reliant les maquis à la Résistance

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Les maquis locaux avaient essentiellement besoin d'armes et d'explosifs fournis par Londres à travers des réseaux. En Bourgogne, le Réseau Jean-Marie Action tenait ce rôle. On retrouve les membres de ce Réseau dans des maquis différents. Aussi Vianney HARPET, toujours à la recherche de la trace des compagnons d'armes de son oncle Julien BON, a dû élargir ses recherches en partant du Châtillonnais vers l'Yonne, l'Aube mais aussi à Paris, à Montpellier et Mennetou sur Cher.
Le réseau Jean-Marie créé par le capitaine Henri FRAGER dans le midi puis en Haute-Savoie avait ses ramifications en Bourgogne. Son PC était à Aillant-sur-Tholon (Yonne) sous la direction de Pierre Argoud en 1943. Ce réseau nommé Donkeyman par la SOE (Special operation Executive) installée au coeur de Londres avait à la tête de la "french section" Maurice BUCKMASTER(cf Mémoire § engagement de Jean-Yves BOURSIER de l'Université de PARIS VIII).

Création de maquis d'un même Réseau

Le maquis TABOU fut à un moment de son histoire rattaché au Réseau Jean-Marie. A l'origine de ce maquis nous trouvons RAILLARD père et fils de Châtillon, FOURNIER de Laignes, Lucien THEVENIN de Veuxhaulles, Jean MICHAUD de Nesle, MARCILLET de Mosson, BRISEBARRE de Lachaume, NIEL de Montigny, POMERANCE de Troyes, Madame MOELLER de Marcenay et Henri CAMP de Semur. Ce même Henri CAMP fondera près de Laignes un important maquis qui aura son PC dans la région de Semur.sous le nom de HENRI BOURGOGNE. André MOULINIER alias Casse-Cou qui faisait partie des fondateurs du TABOU, était également dans le maquis Henri BOURGOGNE avant de commander son propre maquis "Tigre et Panthère".
La notion de réseau permet de comprendre pourquoi on retrouve les personnages du "grand voyage" dans des maquis différents. Si Julien BON se joint le 6 juin 1943 au groupe de réfractaires au S.T.O. à Poinçon, on le retrouve ensuite au TABOU et au maquis Henri BOURGOGNE affecté à la garde du PC. C'est là que le situe le roman de Jorge SEMPRUN avec la moto prise aux allemands et cachée dans une scierie de Semur. L'écrivain espagnol Jorge SEMPRUN et Julien BON appartenant tous deux au Réseau Jean-Marie, livraient des armes au Tabou et aux autres maquis de ce même Réseau. On retrouve Julien BON dans le groupe IRENE de Joigny (Yonne) avec Irène CHIOT et Michel HERR, autres personnages du roman "le grand voyage".

Un personnage remarquable

Michel Herr réside actuellement à Montpellier. Il avait été envoyé en Bourgogne en 1943 avec Jorge Semprun par le M.O.I. (mouvement de résistance international) pour des activités de distribution d'armes et des parachutages au sein du réseau Jean-Marie Action. Michel Herr était capitaine chargé de l'instruction du groupe BAYARD de Joigny, lui, le professeur d'histoire, ancien de Normale Sup., diplômé d'archéologie et de philosophie après deux années de médecine!... Il avait été caché à Lyon par la soeur de Jorge SEMPRUN dont le père était ministre espagnol, lui, le philosophe marxiste parlant de théologie avec son compagnon de clandestinité le révérend père de LUBAC à Fourvière. Le père de Michel HERR était très connu comme ami de Charles Péguy dont il fut son professeur de socialisme après avoir guidé Léon BLUM.

Découverte qui éclaire le passé

Un article de presse retrouvé par Jean-Yves BOURSIER aux archives de l'Yonne relate l'attaque d'un commissariat de Joigny le 24 septembre 1943 afin de récupérer des tickets d'alimentation pour les maquis. Les deux "terroristes" cités étaient Michel HERR et Julien BON. Robert BAILLY dans son livre "la croix de Saint André" narre l'arrestation de Michel HERR et Jorge SEMPRUN. Le premier ayant pu s'enfuir une première fois avant d'être repris tandis que le second sera déporté comme cela est décrit dans son roman "le grand voyage". Libéré par les maquisards, Michel HERR servira dans l'Est chez les FTP.
On découvre par l'itinéraire de ces grands personnages de la Résistance bourguignonne, Michel HERR, Julien BON, André MOULINIER, Jorge SEMPRUN, l'importance des réseaux mis en place par l'Intelligence Service par lesquels arrivaient les parachutages indispensables à la survie et à l'efficacité des maquis locaux.





 

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