Archives Départementales 6J41 : 2 miliciens executés par le tabou le
29/11/1943 à POTHIERES
Le TABOU entre littérature, théâtre, cinéma
et histoire
Bien que n’ayant pas participé à l’attaque
du maquis TABOU par les allemands le 1er décembre 1943 l’écrivain
Jorge SEMPRUN a consacré plusieurs pages de son roman historique « le
grand voyage » au maquis TABOU et ses maquisards qu’il
connaissait bien pour y avoir livré des armes
«
j’aimais bien SEMUR,en automne .Nous y avons été,Julien
et moi,avec trois valises pleines de plastic et de mitraillettes sten.
Les cheminots nous avaient aidés à les planquer, en attendant
qu’on prenne contact avec le maquis »
Nous allions dans la forêt d’Othe, au maquis du Tabou,
les parachutes s’ouvraient soyeusement dans les nuits de Bourgogne. »
En fait la forêt d’Othe concerne le maquis où il
allait aussi à Joigny dans l’Yonne et non pas le bois
de l’Hôpital vers Pothières.
Il va choisir comme personnage du roman »Hans »comme juif
allemand du maquis Tabou qui ne voulait pas subir le nazisme en mémoire
de BLOCH qu’il avait connu au lycée Henri IV à Paris.
«
c’est le lendemain , je pense en tout cas très peu de
temps après le jour où Bloch est arrivé avec son étoile
jaune,et nous étions une classe de philosophie de bons français à part
entière,il n’y avait que cette seule ,cette solitaire étoile
jaune de Bloch ,d’autant plus voyante. »
«
je ne sais pas dit la voix ,on s’est battu une demi-journée
, le soir et une partie de la nuit ,sur place , autour de la route
Ensuite on a commencé à décrocher vers l’intérieur,pour
se disperser. Hans était resté dans le groupe de couverture.
Les gars du groupe de couverture, on ne les a pas revus. »
Pour un historien il est probable que Franck de Paris alias le colonial
mortellement blessé au combat du tabou était un étudiant
juif que les allemands ont mis 26 jours avant de le déclarer à l’état
civil de Chaumont comme décédé avec une pièce
d’identité trouvée sur le cadavre : Maurice FRANCK
né le 28 mars 1923 à Paris, fils naturel de Jacqueline,
Isabelle Franck.
Quant à Julien BON il le fait mourir à LAROCHE et nous
révèle ce dont seuls les feldgendarmes et le cafetier
de Laignes ont été témoins
«
Julien aussi était mort, il avait été surpris à Laroche,
il s’est défendu comme un beau diable et sa dernière
balle a été pour lui. Je me souviens, il le disait :
la torture très peu pour moi, si je peux, je me brûle
la gueule ; il s’était brûlé la gueule. »
En fait il est tombé dans un guet-apens tendu au passage à niveau
SNCF de Marcenay vers Laignes alors qu’il revenait de Gigny avec
les bouchers de Châtillon et Laignes.Sa sœur savait qu’il
gardait toujours un smith et wesson avec au moins une balle pour lui
dans sa botte pour le cas où il soit pris.
Jorge SEMPRUN ne savait pas qu’au Tabou il y avait un aviateur
américain ramené d’Estissac par Julien BON et qui
blessé lors de l’attaque avait été fait
prisonnier et conduit à Chaumont où il dût assister à l’exécution
des maquisards du Tabou .Il a été épargné du
fait qu’il était aviateur américain et envoyé dans
un camp de prisonniers en Allemgne.Il s’appelait James Mc Grew
et était artiste ,aussi à son retour en Amérique
a-t il joué dans une pièce de théâtre de
Harry BROWN comme chef de compagnie « les bruits de la chasse » au
theater lyceum où il s’adresse à ses 14 compagnons
morts à Chaumont .Il appelle leur chef TIDO mais c’était
TITO le pseudonyme de Martin DOSSE ;Il parle de 3 tués au combat
et de 3 échappés alors que seul Franck de Paris a été tué.
Et les trois mois au maquis qu’il cite comprennent son séjour
au maquis de l’Aube car il n’est resté au Tabou
que trois semaines.
Une adaptation du roman de SEMPRUN par Jean PRAT réalisateur
du film « le grand voyage »a été programmée
plusieurs fois à la télévision sur la première
chaîne ce qui donne un large public de téléspectateurs
ayant connaissance du TABOU ce petit maquis bourguignon qualifié de
maquis refuge par Barbara CONRAD une anglaise de l’université de
Bourgogne qui lui a consacré une étude ayant reçu
le prix MARCEL-PAUL en 1988.
Dans son roman historique, "Le Grand Voyage", Jorge SEMPRUN, décrit
le suicide de Julien qui tenait sa parole de se tirer une balle dans
la tête plutôt que de parler sous la torture si il tombait dans un
guêt-apens.
Mais suite à la parution du livre de Jean MILLOT sur le canton
de Laignes, un témoin de la mort de Julien s'est fait connaître
et à déclaré
que Julien a été abattu par un tireur d'elite de la SS-FELD
GENDARMERIE. Julien avait sur lui 2 grenades et un pistolet Smith & Wesson
dont il n'a pas fait usage.
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