Dear Friend Vianney,
I thought you might enjoy seeing a picture (attached) of my
nephew
Lieutenant Patrick McGrew with his father, my brother, Jamie
McGrew.
Patrick just graduated from the United States Air Force Academy
and is now
an officer in the US Air Force who will go on to several years
of pilot
training. My brother is retired from the Army and wore his uniform
to the
graduation. As we look at this picture we are reminded that neither
one of
these men would exist or would be able to celebrate this event
were it not
for your brave uncle Julien Bon and the efforts and sacrifices
of your
family and other Frenchman that sheltered, at great risk, my
father James
McGrew.
We hope all is well with you and your family.
Gwilym McGrew
Un mystère du maquis Tabou enfin éclairci !
Hope all is well Cyrille.
Just thought I would pass this along as someone just sent it to
me.
Attached is an article my father James McGrew wrote in 1987 about
his time with a group that flew the secret YB40 plane.
The YB40 was a modified B-17 that did not carry bombs but was given
extra guns and armor for defense to be a plane that would fly in
formation with other B-17 and provide added defense. The YB40 was
a secret program. It was eventually scrapped due to the plane being
too heavy and my father later flew in the regular B-17 planes.
My father flew a few missions in these planes and then later flew
the regular B-17 which is what he was in when he was shot down over
France.
Just thought you might want to see this.
Gwilym
Cette histoire de l’YB-40 a été écrite par
Jim McGrew et Walt Murphy pour Président Charles Kelly. La première
partie est l’histoire de Jim McGrew .
Le concept :
«
Dès 1941, les responsables de l’armée de l’air
(Air Force) pensaient qu’ils pourraient faire de larges incursions
au-dessus du le sol allemand en utilisant des bombardiers lourdement
armés, escortés par des bombardiers spécialement
pensés. Ce fut le rôle de l’XB-40 et de l’YB-40.
Le General Eaker les considéra avec peu d’enthousiasme
mais, ils furent prisés par de nombreux généraux
qui pensaient qu’en joignant l’YB-40 aux bombardiers (un
YB-40 pour 2 ou 3 bombardiers), cela permettrait d’accroître
leur champ d’attaque et il serait possible de les envoyer au-dessus
de l’Allemagne aussi loin que le carburant leur permettrait. » extrait
de L’Armée de l’Air dans la deuxième guerre
mondiale, de WF Craven et J.L Cate
L’avion :
Pendant l’hiver 1942-1943, l’USAAF (l’Armée
de l’Air américaine) donna son feu vert pour la construction
d’un prototype, l’XB-40, dérivés de Lockheed-Veg
a B-17F. Puis l’ordre fut donné à 13 avions YB-40
de participer à un test opérationnel avec la 8ème
compagnie en Angleterre.
Les YB-40 furent équipés de 16 mitrailleuses Browning
de calibre 50 : deux de chaque côté du nez, deux de
chaque côté et enfin deux sur la queue. Cet avion avait été conçu
pour transporter plus de trois fois les munitions d’un B-17,
environ 11.000 tirs. Des moteurs électriques alimentaient
les tirs des armes sur le côté et à l’arrière.
Tous les avions avaient des plaques de blindage renforcé.
La queue et le cokpit étaient pratiquement entièrement
blindés, et des protections supplémentaires étaient également
placées. En raison de son poids, sa consommation de carburant était
supérieure à celle du B-17. Les réserves de
carburant étaient standard.
Les avions YB-40 firent un vol début mars 1943 de Lockheed-Vega
situé à Burbank en Californie jusqu’ à Biggs
Field à El pasos, au Texas. Plusieurs techniciens civils furent
du voyage. Les nombres de séries de ces avions étaient
de 42-5732 à 42-5744.
Tout ce qui concernait l’YB-40 et ses missions était
classé secret-défense.
L’entraînement des équipages :
A Smoky Hill, au Kansas, vers le 16 Mars 1943, on publia un ordre
de mission envoyant 13 membres d’équipage par train
jusqu’à Biggs Field à El Paso au Texas pour être
détachés sur le projet YB-40. Ceux-ci avaient fini
leur phase d’entraînement sur B-17 et attendaient à Smoky
Hill un ordre de mission vers l’Europe. Ces 13 premiers pilotes,
qui avaient une moyenne de vol de 350 heures dans cet avion étaient
Lieutenant Wayne c. Bogard, John O. Booker, Paul S.Casey, William
H.Carey, Edward M. Grabowski, William H.Polland, Paul Horvay, Ellison
Miles, Benjamin Smotherman, J.D Stewrat, William H. Stewart, Winston
J. Tucker, and Stafford Webb.
Major B.keck et les Capitaines George L Ott, Jck S. Griffin, et Richard W.Pugh,
puis les sergents Stephen Zubach, Glen E. Johnson, Leroy Bemis, Victor E. joncs,
Melville W.Jones, Marvin E.score, Cass W. Germany, Daniel A.Delmonet, et Warren
I.Hube les attendaient à El pasor. Ces officiers étaient tous
du 327ème escadron du 92ème Groupe de bombardiers déjà actif
au combat dans le 8ème Air Force en Angleterre. Ils avaient été chargés
de préparer les UB-40 et leurs équipages pour un vol vers Alconbury,
en Angleterre. Les avions et leurs équipages furent assignés
au 327ème escadron dès leur arrivée à Bigg Field.
Les premiers vols de l’UB-40 furent… disons…plutôt
excitants. L’engin était excessivement plus lourd que le B-17,
et les premiers atterrissages furent plutôt des crashs contrôlés
quand l’avion callait 100 m au-dessus de la piste d’atterrissage.
La répartition du poids était également un problème
car le blindage et le suréquipement en armement déplaçait
le centre de gravité de l’avion. Après 10 à 15 heures
de vol, les équipages furent informés qu’ils allaient faire
voler les YB jusqu’en Floride pour davantage d’entraînement.
Le 26 mars 1943, les YB volèrent en formation jusqu’à Orlando,
en Floride. Tous les équipages espéraient alors quelques petites
vacances en Floride avant de rejoindre l’Angleterre et gagner la guerre.
Leurs espoirs furent brisés quand le 3 avril 1943 ils reçurent
l’ordre de faire voler les YB jusqu’à un champ de la base
de Montbrook, une bande d’atterrissage récemment dégagée
dans une jungle marécageuse à une centaine de kilomètres
au Nord d’Orlando.
Montbrook était un Eden écologique, un nirvana de la nature,
un paradis des biologistes. On pouvait trouver là tout ce qui rampe,
vole, ondule et saute. Les équipages dormaient dans des tentes pyramides.
Les deux seules constructions en dur étaient les toilettes. A 5 heures,
on installait deux tonneaux sur lesquels on plaçait une planche et tout
autour un tas de caisses, puis, on ouvrait le bar. Les membres d’équipage
arrivaient les bras plein de bières et se retrouvaient entre la tente
du Major Keck et les toilettes. Ils faisaient un feu, se sifflaient des bières
et se racontaient comment ils gagnaient 800 dollars par semaine dans le civil.
Le groupe de Keck qui se fit connaître pour des raisons de sécurité était
dirigé par les quartiers généraux de l’armée
de l’air grâce au VOCGAAF, verbal orders Commanding General Airf
Force. Les membres d’équipage qui participaient au marathon de
Blackjack sur des tables de fortune installées dans les tentes étaient
toujours au courant quand un ordre verbal était donné. Le téléphone
de campagne sonnait alors dans la tente du major. Il répondait naturellement «Ici
Major Keck « puis retentissait un « OUI, A VOS ORDRES » et
on avait le sentiment qu’il s’était redressé. Les
joueurs de Blackjack se demandaient alors ce qui les attendait.
Un programme de préparation et d’entraînement avait été préparé pour
tous les membres d’équipage quelques soit leur position. Les cours
avaient lieu au centre d’entraînement à Orlando. Les tireurs
et navigateurs pouvaient suivre des avions faisant des loopings et des boucles
sur un écran animé, et lorsqu’ils faisaient feu des lumières
s’allumaient alors sur l’écran pour montrer où ils
avaient visé et où ils auraient dû viser. Quant aux pilotes,
c’étaient des instructeurs qui n’avaient aucunement l’intention
de piloter un YB-40 un jour, qui leur expliquaient comment le faire ! Quand
les navigateurs voulaient savoir ce qu’il fallait faire de la déviation
de 25 à 30 degré causée par le blindage ou qu’ils
cherchait à comprendre pourquoi la boussole se mettait occasionnellement à tourner
de 180° sans raison apparente, les instructeurs se mettaient à regarder
fixement par la fenêtre et se grattaient la tête.
A Montbrook, les pilotes essayèrent de se familiariser avec les caractéristiques
uniques de l’YB-40 : un avion qui fait son approche d’atterrissage
le nez en l’air et décolle de façon très rapide
, voire abrupt
Plusieurs fois par semaine, les équipages s’entrainaient au vol
en formation durant plusieurs heures en changeant de position à chaque
vol. L’avion de tête déterminait l’itinéraire
et les autres suivaient. Cependant il y avait un impératif : sur le
chemin du retour vers Montbrook, la formation devait voler 10.000 pieds au
-dessus de l’eau puis descendre à 50 pieds et tourner vers la
plage de Daytona. Toutes les recrues du centre de formation WAC qui étaient
alors en entrainement sur la plage faisant des exercices ou quittant les buildings
quand ils entendaient ronfler les 13 YB-40, agitaient alors les bras et probablement
criaient.
Un jour, Le lieutenant Miles et son équipage furent envoyés à Orlando
pour effectuer un test spécifique consistant à faire voler un
YB-40 chargé de 10.000 cartouches de calibre 50. Un colonel du Pentagon
accueilli l’équipage et annonça qu’il participerait
au vol pour observer les performances de l’engin. Malheureusement les
munitions furent livrées en vrac dans des boîtes. L’équipage
se vit assigner la tâche de mettre les balles dans les chargeurs, les
chargeurs dans des boîtes et de placer ces boîtes à différents
endroits dans l’avion. A chaque fois qu’une boîte était
remplie, un membre de l’équipage rentrait par la porte arrière
et la placer au premier endroit disponible. Le colonel finit par déclarer
qu’assez de munitions avaient été chargées. L’équipage
prit place et l’ YB-40 s’élança sur la piste de décollage.
Le navigateur fait encore de fréquents cauchemars de ce décollage,
de sa place dans le nez de l’avion, il se trouva fixant un grand arbre
au bout de la piste et pensant qu’il aurait préféré mourir
au combat. Cependant, seules quelques branches au sommet de l’arbre furent
arrachées et l’avion grimpa jusqu’à 10.000 pieds
où il se stabilisa.
Après un atterrissage plutôt réussi (Miles était
fort), l’équipage se rendit au Snack-Bar où l’officier
du pentagone, le pilote, le co-pilote et le navigateur analysait le problème
sur une nappe en papier. L’officier partit brusquement en disant qu’il
allait recommander que la réserve de munitions fut avancée pour éviter
le problème de queue d’avion trop lourde. L’équipage
continua de boire son café, heureux d’être en vie, se jurant
de placer les munitions plus à l’avant la prochaine fois.
Pour assurer des atterrissages plus sécurisés, lors de l’approche
finale le co-pilote annonçait en permanence la vitesse de l’air
au pilote qui fixait la piste. Cela semblait fonctionner jusqu’au jour
où…. Un YB-40 démarra avec à son bord l’équipage
complet et un invité dans le nez de l’appareil, un sergent qui
n’avait jamais pris l’avion. L’avion s’élança.
Il atteignit sa vitesse de décollage (115 miles ) quand le pilote jeta
un coup d’œil à l’appareil mesurant la vitesse de l’air
: zéro ! Il avait oublié d’enlever le bouchon du tube de
mesure. Il se jeta sur les freins. L’YB, pesant des milliers de kilo
de plus que le B-17, sortit de la piste. Il roula, cahotant, se balançant à travers
la campagne de Floride, sur des terrains qui venaient d’être dégagés
et terrassés pour de nouvelles constructions. Il avança en ondulant
au milieu des tractopelles, des camions, de larges trous, d’arbres déracinés
et réussi à éviter les ouvriers qui lâchèrent
leurs pelles et prirent leurs jambes à leur cou. Il s’arrêta
enfin dans un champ de cacahouètes à environ 1 km de la piste.
Les freins étaient brûlants et dégageaient une fumée
noire et âcre. Major Keck prononça quelques jurons et l’avion
fut cloué au sol jusqu’à ce qu’un nouveau système
d’atterrissage soit installé. On dit que de nos jours il y aurait
encore un ex-sergent qui n’a jamais pris l’avion.
Quand l’YB-40 s’envola pour l’Angleterre, on laissa 13 plaques
de blindage de 400 kilos chacune qu’on avait ôté de la queue
de l’appareil.
Les hommes
En raison de la nature de leur mission et en partie grâce à l’expérience
de Montbrook, les 13 membres d’équipage avaient davantage
créé de lien qu’un groupe habituel de cette taille.
En outre, par un heureux hasard, ce groupe comptait un grand nombre
d’extravertis et de joyeux lurons. Tous ces membres prenaient
leurs responsabilités au sérieux, les rapports entre
les officiers et les hommes non gradés étaient proches
d’autant plus qu’aucun service auxiliaire n’avait été ajouté.
Quelques soit ce qu’on leur demandait, ils le faisaient tous
ensemble. Quand l’avion devait être nettoyé, les
10 membres d’équipage rampaient dessus et dedans avec
des serpillères et des seaux remplis d’eau savonneuse.
George Keck était considéré par tous comme un officier
de valeur qui avait également un grand sens de l’humour et du
dérisoir - des prérequis indispensables pour un homme à son
poste.
Comme les hommes commençaient à bien se connaître, des
surnoms furent donnés : Baker, « le Bouc », Broach « le
gros », Carey « Moose », McGrew « Dan le dangereux »,
Miles « Tapper, Liebman « Liljoe », un lieutenant « le
colonel », et « Tex » un homme qui venait du New Jersey avec
des bottes de cowboy, un immense chapeauet un accent texant à faire
pleurer de rire un habitant d’El paso . A cause du « Bouc » et
du « Gros », tous parlaient comme des personnages de Damon Runyon,
ne parlant qu’au présent.
Les parties de Blackjack (avec des règles élaborées à Montbrook)
continuaient dans les tentes. Les jeux étaient seulement interrompus
par un amoureux des serpents qui les capturait et les apportait pour qu’on
les admire. « Touchez- le. Il n’est pas visqueux. Les gens pensent
que les serpents sont visqueux mais ils ne le sont pas. Touchez- le. » Si
personne ne le touchait, il le jetait alors sur la table de blackjack. Les
cartes, l’argent et les lieutenants s’envolaient dans toutes les
directions. Aussi souvent qu’il le fit, personne ne se doutait qu’il
allait le faire, et personne ne lui transperça le cerveau avec une sardine
de tente.
Tous se mirent d’accord, qu’une fois la guerre gagnée, le
gang de l’YB-40 se retrouverait pour jouer une partie mémorable-
n’importe où dans le monde mais surtout pas à Montbrook.
Certains espèrent encore que cela arrive un jour…
Album de James (en français)
Album de James (en anglais)